La réalisatrice Maryam Touzani nous emmène dans l'atelier de couture d'un quartier animé de Salé, banlieue de Rabat, à travers son dernier film, "Le Bleu du Caftan." Cette œuvre délicate dévoile l'histoire d'amour d'un couple singulier et les désirs secrets d'un homme.
Projeté dans le cadre du 23ème festival du film de Tanger, le film raconte l'histoire de Halim, propriétaire d'un magasin traditionnel de caftans avec sa femme Mina. Le couple partage le secret de l'homosexualité de Halim, caché depuis longtemps. La maladie de Mina et l'arrivée d'un jeune apprenti vont bouleverser cet équilibre, les unissant dans l'amour pour affronter leurs peurs.
"C’est un film sur l’amour sous toutes ses formes. Il n’y a pas une seule manière d’aimer. C’est important de pouvoir entendre ça, de pouvoir voir ça," explique la réalisatrice Maryam Touzani.
À travers Halim, Mina, et le jeune apprenti Youssef, le film explore différentes facettes de l'amour. "Il est essentiel d’évoquer la beauté de l’amour tel qu’il soit et sans qu’on ait de jugement. Le film rentre dans la vie intime de ces personnages," souligne Touzani.
Halim et Mina, prospères dans leur boutique de caftans, voient leur vie bouleversée par l'arrivée de Youssef. Les sentiments refoulés de Halim sont réveillés, tandis que la maladie de Mina remet en question leur relation.
Le film, interprété par Lubna Azabal et Ayoub Missioui, explore les liens entre les personnages et entre passé et présent. Il célèbre les traditions tout en mettant en lumière leur potentiel d'étouffement.
En abordant l'homosexualité, "Le Bleu du Caftan" brave les tabous au sein de la société marocaine. La réalisatrice croit au pouvoir du cinéma pour susciter des émotions et faire évoluer les mentalités, malgré les réactions mitigées suscitées par ce film courageux.C